JO 2024 : sortie de route ou virage historique vers le transport de demain ?
Pendant les Jeux Olympiques, Paris et sa région seront la vitrine internationale du sport. Cependant, cet événement d’envergure présente des défis logistiques majeurs, notamment en matière de circulation dégradée et de restrictions d’accès. Pourtant, ces défis offrent une opportunité unique de transformer radicalement nos pratiques de transport, particulièrement dans le dernier kilomètre. En surmontant ces défis, nous accéléreront la transition vers des modes de livraison durables, la réintégration de la logistique au cœur de nos villes, et le dépassement d’une opposition binaire et contre-productive entre transport traditionnel et “cyclo-logistique” en faveur d’offres de transport et logistique multimodales et modulaires. Comment absorber au mieux les impacts négatifs des JO sur nos transports urgents de marchandises, et mettre à profit ce défi olympique pour catalyser la révolution logistique à Paris et en France ?
JO, un défi logistique herculéen
La circulation en région parisienne sera confrontée à des défis sans précédent, pendant une période de début juin à fin octobre, allant bien au-delà des jeux olympiques (26 juillet – 11 août) et paralympiques (28 août – 8 septembre), pour intégrer les phases de préparation, de montage et de démontage (les travaux ayant déjà débuté sur les places de la Concorde et de la Bastille). Des quartiers entiers seront des zones interdites (les zones grises et rouges autour des sites de compétition), d’autres auront des contrôles d’accès, et des voies de circulation seront réservées exclusivement à l’usage des JO sur la plupart des axes majeurs de circulation dans et autour de Paris (1er juillet au 15 septembre). Les jours d’épreuves sur route, seront particulièrement complexes, segmentant Paris en deux, et rendant virtuellement impossible un nombre important d’opérations de transport.
Le risque est bien réel de voir Paris sous les projecteurs du monde entier, mais dont les commerces et les entreprises seront paralysés car coupés de leurs flux de transport habituels. La sortie de route nous attend, si les pouvoirs publics comme les transporteurs ne soignent pas davantage leurs trajectoires.
Faire évoluer nos modes de livraison urbaine pour répondre au défi
Un des principaux leviers pour les transporteurs, poussé par les pouvoirs publics et la préfecture de police, est l’expansion de l’utilisation des vélos cargos (qui pourraient échapper aux restrictions d’accès dans les fameuses “zones rouges”). Et pour cause, tout en offrant une meilleure accessibilité aux centres urbains, zones congestionnées et bientôt inaccessibles aux véhicules motorisés, il représente également un mode de livraison plus respectueux de l’environnement.
La transition vers le vélo-cargo n’est pas aussi simple qu’elle n’y paraît. Elle représente bien plus qu’un simple changement de véhicule, et nécessite en réalité un système logistique complexe et intégré, comprenant la mise en place de hubs de distribution spécialisés, où les cargaisons peuvent être reconditionnées pour le transport à vélo. Des ateliersde réparation dédiés pour maintenir les flottes en bon état de fonctionnement doivent être montés. Elle implique une évolution radicale de la politique RH de l’entreprise, entre les profils de recrutement, les méthodes de formation ou la rémunération des salariés : les livreurs perdent, en passant d’un véhicule thermique qu’ils peuvent ramener chez eux à un vélo-cargo qu’ils doivent laisser à charger au parking, un avantage représentant 5 à 10% de leur rémunération totale. De plus, l’intégration de logiciels avancés est essentielle pour optimiser les itinéraires, gérer le fractionnement des livraisons et assurer une coordination efficace des opérations.
Cette transition vers le vélo-cargo met en lumière la complexité de repenser entièrement les processus logistiques urbains. Elle exige des investissements significatifs en termes d’infrastructures, de technologie et de formation du personnel.
Dépasser l’utopie cyclo-logistique : une logistique modulaire et multimodale
Néanmoins, la livraison en vélo-cargo (la “cyclo-logistique”) n’est pas la réponse unique aux défis de la livraison de demain, malgré la vision idyllique de certains acteurs. La cyclo-logistique est très adaptée pour une livraison standard, un colis léger partant d’un entrepôt centralisé et à destination d’une zone urbaine densément peuplée avec une exigence de service à la livraison limitée à “Sourire, Bonjour, Au Revoir, Merci” (SBAM).
Les entreprises ont des besoins de transport et logistique bien plus complexes, impliquant plusieurs types de marchandises (volumineuses, fragiles, température dirigée, etc.), ainsi qu’une diversité des points d’enlèvement et de livraison reliant le cœur de Paris, sa banlieue, la France et le reste du monde. Pendant les JO, comment assurer une connexion fluide entre Paris et sa banlieue dans un contexte de restrictions de circulation ? Impossible de rouler en vélo-cargo sur les grands axes routiers ou sur le boulevard périphérique. La cyclo-logistique ne deviendra une option crédible pour les entreprises qu’au sein d’un ensemble de moyens de transport et de logistique intégrés et modulaires, pensé pour la diversité des flux de livraison.
Vers un nouveau paysage des acteurs du dernier kilomètre ?
Que ce soit dans le cadre des JO ou bien des futures réglementations urbaines, telles que les ZFE, les contraintes logistiques et les restrictions de circulation imposées vont forcer les acteurs de la livraison à innover rapidement pour s’adapter aux nouvelles conditions d’exercice de leur métier et à étoffer leurs offres avec de nouveaux services . Concilier l’élargissement des offres avec le maintien de la lisibilité et de l’efficacité opérationnelle passera par la modularisation des services proposés, la formation des équipes et l’adoption de technologies adaptées pour répondre à des conditions opérationnelles dégradées.
Seules certaines entreprises du dernier kilomètre, qui proposeront des solutions innovantes tout en restant fidèles à leurs valeurs de l’humain et du service, seront capables de guider leurs clients au travers des « turbulences JO » et se positionneront en tant que véritables partenaires auprès de leurs clients, pour les JO et pour leur héritage: la ville de demain qui arrive enfin !
Pour repenser votre stratégie logistique, pensez à vous rapprocher d’un prestataire de livraison dernier kilomètre, comme TopChrono.
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